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Page:Louis Pergaud - Les Rustiques nouvelles villageoises, 1921.djvu/176

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Camus le suivit bientôt et elle fut définitivement dissoute, voici dans quelles mémorables circonstances :

À une heure moins cinq minutes, un beau jour, Lebrac découvrit sur un peuplier, au bord d’une source, un nid de pies et cria : preu ! Camus arriva bon dernier.

Depuis longtemps, pourtant, il désirait une agace. C’était le temps où celle de Grangibus commençait à chiper les petites cuillers.

Compter sur un cinquième oisillon était hasardeux ! L’heure de la classe arrivant, on décida que le nid ne serait monté qu’à quatre heures et l’on vint à l’école.

Camus, de même que Trochu, avait son plan.

Personne ne le remarqua lorsque, au nom de sa mère et pour on ne sait quelle fabuleuse commission, il demanda au maître la permission de sortir à quatre heures moins un quart et, le moment venu, il réussit à s’éclipser sans être vu.

Quand la sortie s’effectua, les camarades furent bien étonnés de ne pas le voir. La Crique, pris d’un soupçon, communiqua son idée aux associés et tous, craignant d’avoir été roulés par le gaillard, filèrent ventre à terre, dans la direction du peuplier où était le nid.

Ils arrivèrent.

Camus, au pied de l’arbre, gisait couché sur le dos, tout pâle, les yeux clos. Nul doute qu’il