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Page:Louis Pergaud - Les Rustiques nouvelles villageoises, 1921.djvu/81

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Kudonte et Peau de Cabe

Dormiez !

Pierre

Oui ! Vous ne vous en êtes pas aperçus !

Kudonte, père et maître :

Qu’est-ce que tu chantes, morveux ! Je viens de retrouver mon ami Peau de Cabe et on va boire un verre.

Pierre

Comment, retrouvé ? Mais vous avez passé toute la journée ensemble et toute la nuit.

Cassard a amené les fagots et on a saigné le cochon ! Vous ne vous souvenez pas ?

Peau de Cabe et Kudonte se frottent la tête et se regardent un peu gênés devant le sourire de Pierre, ils se taisent ; puis :
Kudonte, à son ami.

Que ça soit comme ça ou pas, après tout, je m’en fous ; mais de t’avoir retrouvé, moi, ça me fait plaisir, ça m’a remué le cœur et séché le gosier ! Vrai ! J’ai eu une sacrée émotion quand tu m’as dis que tu avais fait ton temps au trente-cinq.

Peau de Cabe

Il me semble que je boirais bien un coup tout de même.