Page:Louis XVI - Déclaration du Roi adressée à tous les Français, à sa sortie de Paris, 1791.djvu/11

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Que devient une armée quand elle n’a plus ni chefs ni discipline ? Au-lieu d’être la force et la sauvegarde d’un État, elle en devient alors la terreur et le fléau. Combien les soldats françois, quand ils auront les yeux dessillés, ne rougiront-ils pas de leur conduite, et ne prendront-ils pas en horreur ceux qui ont perverti le bon esprit qui régnoit dans l’armée et la marine françoises ? Funestes dispositions que celles qui ont encouragé les soldats et les marins à fréquenter les clubs ! Le roi a toujours pensé que la loi doit être égale pour tous ; les officiers qui sont dans leur tort doivent être punis ; mais ils doivent l’être, comme les subalternes, suivant les dispositions établies par les lois et règlemens ; toutes les portes doivent être ouvertes pour que le mérite se montre et puisse avancer ; tout le bien-être qu’on peut donner aux soldats est juste et nécessaire, mais il ne peut y avoir d’armée sans officiers et sans discipline, et il n’y en aura jamais tant que les soldats se croiront en droit de juger la conduite de leurs chefs.

» Affaires étrangères. La nomination aux places de ministres dans les cours étrangères a été réservée au roi, ainsi que la conduite des négociations ; mais la liberté du roi pour ces choix est tout aussi nulle que pour ceux des officiers de l’armée ; on en a vu l’exemple à la dernière nomination. La révision et la confirmation des traités, que s’est réservées