Aller au contenu

Page:Luís Fróis et al. - Lettres du Iappon - 1580.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lettres

Egliſe auecques grande facilité, comme il pleut à Dieu noſtre Seigneur, & furent baptiſez, elle, ſon mary, ſes enfans, & toute ſa famille : Ce qu’ayant veu Cicatora (ainsi ſ’appelle ce ieune enfant) il iugea tresbien, que cela ne pouuoit d’ailleurs proceder, que de la vertu diuine. Parquoy illuſtré de la lumiere de ceſt œuure miraculeux, il ſollicita de rechef d’eſtre inſtruict, & enſeigné : & pour ceſt effect noſtre frere Iean lapponois alla en ſa maiſon pour luy declairer le Catechiſme, auquel il fit ſi grand fruit & progrez & comprint ſi bien tous les poincts, & myſteres de noſtre ſaincte foy, aidé de la grace diuine, & de la viuacité de ſon eſprit, qu’il ſe dit eſtre deſia reſolu de ſe faire Chreſtien. Ce qu’eſtant venu aux aureilles de la Royne, ſoudain elle commença à luy contredire, & faire tout effort pour empeſcher ceſte ſienne deliberation. Son pere auſſi ſe conformant à la Royne ſa ſœur commença à luy faire mauuais traictement, & à le reſſerrer comme en priſon, d’autant qu’il luy diſoit, qu’il ne pouuoit reſiſter, ny contredire à la verité de noſtre ſaincte foy, qu’il auoit ouye, & entendue, & que pourueu, qu’il luy fuſt permis d’eſtre Chreſtien, il ne ſe ſoucioit de viure toute ſa vie en une eſtable, ou bien de