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Page:Lucien - Scènes de la vie des courtisanes, 1894, trad. Louÿs.djvu/87

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VIE DES COURTISANES

chrysis

Mais je ne sais pas pourquoi tu veux que je reçoive des coups, ma chérie.

ampélis

Non ; mais je te dis qu’ils deviennent de grands amants dès qu’ils croient qu’on ne s’inquiète pas d’eux ; et quand un amant se croit le seul, le désir se flétrit en lui. Je te dis cela, moi qui suis courtisane depuis vingt ans, et toi tu en as dix-huit, et même moins. Si tu veux je te raconterai ce que j’ai souffert il n’y a pas beaucoup d’années. J’avais pour amant Dêmophantos l’usurier, qui demeure près de la Poikilé. Jamais il ne m’avait donné plus de cinq drachmes et il prétendait être le maître. Il ne m’aimait, ô Chrysis, que d’un amour de