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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome III (1923, NRF).djvu/112

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LE MAL DES ARDENTS

Un jour, elle ne vint pas à leur rendez-vous. Il s’inquiéta, avant été absent une quinzaine, s’aperçut alors qu’il ne savait même pas son adresse. I l téléphona à Linda :

— Comment ? Vous ne savez pas ? Mais, mon pauvre monsieur, Viviane a eu une phtisie galopante, elle a été enlevée dans l’affaire de huit jours. C’est bien triste, allez ! Venez me voir, nous parlerons d’elle…

Le lendemain il déjeunait avec Bordes : « La petite est en deuil, dit le vieil homme, elle a perdu sa sœur, qui paraît-il, était charmante mais qu’elle ne voyait pas depuis longtemps ; je crois que cette enfant faisait la noce ; et, dame, Pauline est très à cheval sur les principes de la morale bourgeoise. »

Fin d’aventure mélancolique. Bernard regretta la petite courtisane. Quand il revit Pauline, vêtue de noir, le souvenir ravivé lui fit presque mal. Quelle délicieuse maîtresse avait été cette Viviane ; et quelle devait être Pauline ! Il n’y fallait plus penser… Et Angèle restait toujours inaccessible. Il se reprit à s’occuper des enfants.

Ceux-ci étaient devenus des jeunes gens. Rabevel suivit leur croissance avec une véritable passion. Lorsqu’ils atteignirent leur dix-septième année, Jean fut envoyé en Angleterre où il devait attendre son service militaire tout en apprenant la langue du pays. Marc entra en classe préparatoire à l’École Centrale, tandis qu’Olivier suivait les cours spéciaux dont Rabevel avait réglé le programme. L’armateur avait constaté que Marc entraînait toujours