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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome III (1923, NRF).djvu/121

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LA FIN DE RABEVEL

valeur intellectuelle tout à fait supérieure mais dont « l’esprit étrange, les récits de souvenirs exotiques et le prestige personnel avaient certainement contribué à fourvoyer ses camarades ».

Marc sortait avec son père de l’École Centrale où il avait rempli quelques formalités réglementaires, lorsqu’il eut l’idée d’assister à la séance du Parlement. Ils arrivèrent comme un orateur s’étonnait de l’action possible « d’un jeune sauvageon sur des éléments organisés de la société civilisée ».

En quittant le Palais-Bourbon, ils s’acheminèrent vers les Champs-Élysées où devait les attendre Olivier. Ils le trouvèrent assis sous les ombrages en compagnie de Rabevel.

— Ainsi, demanda celui-ci, mon petit Olivier a faut parler de lui à la Chambre ?

— Croyez-vous, demanda Marc, que nos représentants ne feraient pas mieux de laisser le Gouvernement se préoccuper d’affaires plus graves, de ces constantes provocations allemandes qui viennent encore de se renouveler ?

— Bah ! dit Rabevel, ces provocations n’ont aucune importance. La guerre est une affaire qui ne rapporte pas. Nous vivons à une époque pratique. Il n’y aura pas de guerre. On s’arrangera toujours. N’est-ce pas, Noë ?

— Je crois qu’on s’arrangera toujours parce que notre pays est trop inférieur en puissance à l’Allemagne et que nous serions écrasés dans une guerre. C’est la seule raison…