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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome III (1923, NRF).djvu/180

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LE MAL DES ARDENTS

— Quel sort lui est réservé !… Car elle ne sera jamais à personne ; elle est de celles qui n’oublient pas.

— C’est cela qui me terrifie, reprit Noë. Nous allons embarquer Olivier, mais crois-tu que son destin se puisse régler de lui-même ? Crois-tu qu’Isabelle abandonne l’idée de le revoir ? Crois-tu que Rabevel renonce à exercer sur lui son influence ? N’as-tu pas remarqué les yeux qu’a pour lui Balbine et penses-tu qu’elle soit femme à lâcher une proie pareillement convoitée ? Et Vassal ? Comment accepterait-il son déshonneur ? Et Nicole, renoncera-t-elle à être jamais heureuse ?

Il regarda Marc qui rougit.

— Et toi-même, continua-t-il ? Crois-tu que toutes ces volontés, froides ou ardentes suivant l’éducation ou les tendances, accepteront leur sort mal défini et qu’elles prétendent injuste ? Ah ! qu’est-ce qui nous attend !

La sonnerie du téléphone retentit. Noë alla à l’appareil.

— C’est Bernard, dit-il. Son employé imbécile nous avait trompés : Reine n’était nullement dans le coma. On espère la sauver, si Bernard…

Mais Marc secouait la tête…

Pourtant Reine devait revenir à la santé et peu à peu retrouver la sérénité alors que Bernard se chargeait de chaînes…

Quelques mois plus tard, dans le train qui les menait à Bordeaux où Olivier devait s’embarquer, Rabevel dit à Marc :