Aller au contenu

Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome III (1923, NRF).djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
195
LA FIN DE RABEVEL

évacué aussitôt sur une ambulance de Saint-Germain-en-Laye.

C’est là qu’il eut un jour la surprise de recevoir la visite de Rabevel. L’armateur lui apparut dans tout l’éclat de sa fortune. Porté au rang d’un ministre occulte par la prétendue nécessité des compétences, il y faisait ses affaires et peut-être même celles de la France ; mais il parut à Marc que les excès avaient ruiné le bel équilibre ; les réflexions amères, le défaitisme surprenant chez un membre du Gouvernement, l’aveu à peine voilé de dépravations monstrueuses, l’inquiétèrent singulièrement. Il n’osait demander des nouvelles de Balbine quand Rabevel lui annonça la prochaine visite de celle-ci.

— Nous sommes presque voisins, ajouta-t-il.

Marc se rappela alors que l’armateur avait acheté à la Grenouillère le fameux château de la Champmeslé, « avec l’argent du peuple » disaient les journaux de toute nuance.

— D’ailleurs, ajoutait Rabevel, il faudra venir nous voir et passer chez nous quelques jours dès que tu seras rétabli.

Il le promit et renouvela sa promesse à Balbine le lendemain. Celle-ci n’avait pas changé. À peine si le temps l’effleurait de son aile ; elle demeurait l’immuable simulacre de la Vénus impudique, à peine affinée par les embusqués distingués dont Rabevel lui imposait la compagnie afin de l’éduquer et de la surveiller.

Marc put bientôt se lever ; il errait dans les couloirs