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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome III (1923, NRF).djvu/198

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LE MAL DES ARDENTS

— Il faudra pourtant, lui dit-il un jour, te décider à revoir les Rabevel. Je ne puis éternellement leur cacher que tu es ici. On a souvent parlé de toi et j’ai dû affecter l’ignorance. Mais si notre ministre se mêle de te rechercher, vois la fausse situation où nous nous mettons tous les deux.

— Voilà bien les inconvénients de la civilisation qui reparaissent, répondit Olivier. Eh ! mon Dieu ! qu’importe le mécontement de ces gens. Je devine bien que Balbine voudrait me revoir pour savoir si elle peut encore m’impressionner ; mais je n’y tiens nullement, ne désirant qu’une chose : retourner à Raïatea le plus tôt possible. Et quant à Rabevel, tu penses qu’il ne m’aura pas en odeur de sainteté, car il est assez fin pour pénétrer un jour ou l’autre les intentions de sa maîtresse !

— Enfin que décidons-nous ?

— De leur faire une surprise. Il est entendu que tu sais où je suis et que je les préviendrai de mon arrivée c’est-à-dire du jour où je pourrai venir les voir ; mais je ne veux pas, disons par coquetterie, leur apparaître sous mes pansements.

— Bien. Autre chose : j’attends une visite intéressante : celle de Vassal.

— De Vassal ? dit Olivier surpris. Mais je le croyais aux travaux forcés depuis son attentat commis contre Rabevel le jour de mon départ de Bordeaux, voici déjà quelques années, ma foi !