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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome III (1923, NRF).djvu/244

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LE MAL DES ARDENTS

sortir un individu par une fenêtre restée ouverte au rez-de-chaussée…

On trouva Balbine dans le coma ; elle expira sans reprendre connaissance. Bernard revint peu à peu à lui et raconta l’histoire d’agression et de bandits masqués qui devait passionner Paris.

***

Quelques mois après, Marc causait avec son père et sa mère auprès du feu lorsqu’on lui remit une lettre de l’armateur. Celui-ci lui disait toute la vérité, lui annonçait son départ, le priait de passer le voir. « Les coups que j’ai reçus sur la poitrine ont achevé d’user et de disloquer mon cœur et mes artères déjà fort atteints. Au premier choc, à la première quinte de toux… » Il voulait s’en aller très loin, il avait pensé à certaine tâche très humble et très utile et désirait que Marc prît la tête de sa maison.

— Mais, dit Noë, voilà donc deux criminels, Bernard et Olivier qui vont achever leurs jours en paix ? Notre devoir n’est-il pas de les en empêcher ?

— Ce sont vos lois, ce sont vos mœurs, c’est votre société qui les a faits ce qu’ils sont, répondit Marc.

— Et la justice ? fit Noë.

— Qu’est-ce que c’est que la justice ? demanda Marc.

À ce moment Nicole Vassal entra ; elle venait ainsi de temps à autre, demander au jeune homme s’il avait des nouvelles de l’enquête sur l’assassinat de sa mère.

— Toujours rien ? demanda-t-elle.