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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome III (1923, NRF).djvu/62

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LE MAL DES ARDENTS

éclaire ; heureusement qu’à l’examen ce côté, qui aurait pu être grave, apparaît secondaire…

— En somme, déclara-t-il en terminant, vous avez deux solutions : ou bien tuer la poule pour avoir les œufs qui se forment dans son ventre : ou bien laisser s’engraisser la poule pour avoir des œufs plus gros. Je dis des œufs plus gros et voici comment : je concède un privilège d’option aux prix actuels aux créanciers qui voudront s’assurer des terrains irrigués, jusqu’aux cinq sixièmes de leur créance, le sixième en sus devant être payé au comptant. Si vous en voulez, hâtez-vous ; je suis en effet en pourparler avec le Syndicat agricole du Morbihan qui est acheteur pour une colonie de Bretons à un prix supérieur du tiers. Voici la correspondance échangée… Pour ceux qui ne veulent ni attendre pour être payés, ni profiter de cette occasion de terrains, je propose de les régler à la minute même contre un escompte de dix pour cent ; ah ! évidemment, il faut bien que je m’y retrouve. Vous pouvez être tranquilles, si nous allions au tribunal (je dis ça, je sais bien qu’aucun de vous n’est assez chicanier pour ça, vous laissez la bêtise aux gens de Pampelonne) le tribunal me donnerait bien les dix pour cent et termes et délais pour m’acquitter en raison de l’escroquerie dont j’ai été victime. Et vous mangeriez de l’argent au delà de ces dix pour cent. Alors, Messieurs, trois solutions et à votre service. 1o) — de l’argent tout de suite soit neuf dixièmes de votre créance ; 2o) — de l’argent d’ici trois ans pour la totalité de votre