Aller au contenu

Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
100
LE MAL DES ARDENTS

honnête et que tu ne seras jamais inquiété de mon fait ni du fait de la société dont tu es l’un des fondateurs. Est-ce que ça va comme ça ?

— En principe ça va.

— Il n’y a pas de « en principe ». C’est oui ou c’est non.

— C’est oui.

— Alors mets-toi au travail tout de suite et porte-moi ton projet dès demain.

— Disons après-demain.

— Après-demain si tu veux, bien que tout cela soit pressé ; au revoir.

Bernard rentra à son bureau. Il passa la matinée avec son comptable et établit sa position. Elle était belle. On pouvait compter un bénéfice moyen apparent de 20,000 francs par mois pour les asphaltières en raison des grosses commandes nouvelles prises par Mr. Georges ; évidemment il faudrait prévoir là dessus un déchet car dès que les adversaires démasquant leur jeu, attaqueraient, iraient devant les tribunaux, ils obtiendraient certainement quelque chose sur les bénéfices, mais non pas la moitié que leur avait dès le début proposé Bernard. Ce qu’il pouvait craindre était une opposition faite sur les paiements de ses clients ; mais sur quoi ses ennemis fonderaient-ils leur opposition ? Sur l’emploi du matériel leur appartenant ? Il déclarerait qu’il leur abandonnait ce matériel qu’il considérait comme hors d’usage (déjà il avait acheté, pour une somme dérisoire,