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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/147

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LE FINANCIER RABEVEL

entreprit une critique détaillée de la société, sans jamais parler des personnes, en remontant chaque fois aux institutions et en concluant certain jour : « Il est fatal qu’on aboutisse au gâchis. »

Une autre fois, il écrivit :

« On m’assure que si l’action Bordes est descendue à 1,600 frs c’est moi qui en suis cause. On se trompe ; le baromètre annonce la tempête, il ne la provoque pas. Que cette société ait donc le courage de se reconstituer sagement et elle connaîtra la prospérité. Mais n’avons-nous pas assez parlé d’elle ? »

Et deux jours après :

« Je ne voudrais pas qu’on me crût prophète de malheur ; je ne dirai plus rien de Bordes. Je prendrai mes exemples sur les sociétés décédées ; ainsi je n’encourrai aucun des reproches que me vaut le guêpier où je me suis inconsidérément engagé ».

Puis, ce fut le silence sur l’affaire Bordes. À toutes les lettres de lecteurs qui posaient à L’Œil des problèmes dans les colonnes du journal, il répondait avec un bon sens, une sérénité et une expérience des choses et des hommes qui étonnaient chacun. À la fin d’un de ses « papiers » il se contenta d’ajouter, un jour, le 25 Mars, en manière de post-scriptum :

« À de nombreux lecteurs pressés de vendre ou d’acheter des titres Bordes et qui s’inquiètent de savoir si le cours actuel de 980 est le plus bas qu’on ait à envisager, je réponds une