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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/18

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LE MAL DES ARDENTS

somptif du vieux Bordes qui l’avait installé à ce poste pour le mettre au courant de tout ; il était plein de bonne volonté, d’ailleurs intelligent et nanti de connaissances étendues ; mais la complication des affaires de la société réclamait mieux que cela ; Mazelier s’en rendait compte et l’avouait avec une modestie charmante.

— Tout tire à hue et à dia, dit-il. Si j’entre dans le détail de chaque service, je vois que les choses y sont faites régulièrement, qu’il n’y a rien à reprendre du point de vue des principes généralement appliqués dans les exploitations du même genre. Le plan de notre comptabilité a été dressé par un expert ; celui de nos services de trafic, de titres, de… tous, quoi ! ont été établis par des idoines. Et l’ensemble ne va pas ; il y a tiraillement, désaccord constants. Avec cela des frais généraux énormes qu’il est impossible de réduire. Tenez, par exemple, (ajouta-t-il avec un sourire) vos patrons Mulot et Blinkine nous coûtent cent cinquante mille francs par an et ne nous les rapportent pas.

— Il faut les flanquer à la porte, répondit Bernard en riant.

— Vous savez bien que c’est impossible, répliqua Mazelier, riant aussi.

— Évidemment, murmura d’un air convaincu Bernard qui n’en savait rien du tout.

— Tout cela constitue un ensemble de charges héritées de mauvaises années et qui grèvent lourdement notre