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LE FINANCIER RABEVEL

affaire et de notre manière de procéder. La maison Bordes n’est pas une société réellement anonyme, elle est une grande famille dont les membres travaillent dans la communion la plus parfaite. Nous pensons donc que vous renouvellerez le conseil sortant tout entier, et nous passerons tout à l’heure aux diverses résolutions. Je tiens à vous faire remarquer cependant que le léger fléchissement dans les bénéfices est normal en raison de la crise des frets dont tout armateur souffre actuellement, et ce fléchissement ne saurait justifier la baisse incompréhensible des titres, que rien n’explique, que rien d’honnête ne peut expliquer. Avant de passer au vote des résolutions, je vous dois de nouvelles explications sur certaines d’entre elles. Toutefois je donnerai volontiers la parole à ceux d’entre vous qui auraient quelques observations à présenter sur la gestion de la société et le rapport qui vous a été soumis.

Bernard leva la main.

— Je suis, dit-il, un modeste actionnaire et le plus modeste de tous probablement. Je ne viens donc pas avec l’intention noire de semer des embûches sous les pas d’un conseil d’administration que la possession d’un certain nombre de titres solidement tenus assure d’ailleurs de la perennité. Il me paraît toutefois nécessaire de prononcer ici quelques mots.

« Je tiens à dire en effet au Conseil que les actionnaires qui savent lire un bilan n’ont plus aucune confiance en lui. Ce dernier bilan où l’on constate une descente toujours