Aller au contenu

Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/213

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
213
LE FINANCIER RABEVEL

faire des amortissements cette année et il a donné un bilan véridique en accord avec ses intentions. Cela d’ailleurs ne doit pas vous inquiéter à l’extrême car, si je me reporte au registre, je vois que vous n’avez déposé que deux actions.

— Mais, Monsieur, répondit Bernard, combien en avez-vous déposé vous-même ?

— Je pourrais vous répondre que vous n’êtes pas scrutateur et que cela ne vous regarde pas. Je vous dirai néanmoins que je possède pour ma part vingt actions et que mon fils en possède quatre-vingts.

— Je représente plus d’actions que vous, puisque j’ai le pouvoir de monsieur votre fils.

— Comment dites-vous ? s’écria Blinkine, bégayant de colère.

— Oui. Le voici. J’ai jugé inutile de le déposer pour ne pas vous causer de désagrément, mais vous m’y forcez. Vous savez bien que votre fils ne vous l’a pas donné, vous comprenez bien qu’il a quitté Paris pour éviter une explication avec vous à ce sujet ? D’ailleurs, ce sont là des affaires particulières et assez ennuyeuses pour les tiers. N’en parlons plus. À l’avenir, Monsieur Blinkine, que cela vous revienne en mémoire et vous empêche de parler avec dédain à un actionnaire qui représente peut-être plus de voix que vous, bien que possédant personnellement moins d’actions.

— L’incident est clos, se hâta de dire Monsieur Bordes…

— Permettez, Monsieur le Président, reprit Bernard ; il