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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/225

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LE FINANCIER RABEVEL

— Justement, j’ai les titres dans ma serviette, dit Ranquillos. Oui, j’étais tellement mécontent que j’avais décidé de les reprendre à mes banquiers et de donner notre compte à quelqu’un d’autre.

— Avez-vous aussi les deux exemplaires du marché ?

— Oui, Mais ils indiquent la somme comme versée en espèces et non en titres. Il faut rectifier et faire approuver la rature par les signataires. Le mieux sera que je revienne demain. D’ailleurs tout cela est bien précipité et je me ferais sérieusement attraper par le Señor Serrola.

Encore un jour perdu ! et pour une telle bêtise ! La malchance s’en mêlait décidément. Mulot s’en rongeait les doigts.

— Écoutez, dit-il, tout cela est bien peu de chose à arranger. Le contrat porte que le comptant doit être payé en espèces, le surplus en trois traites échelonnées à six, neuf et douze mois. Naturellement, pour la bonne règle, vous ne voulez pas que je vous fasse un reçu en titres si le contrat porte un versement en espèces. Mais, pour moi, la Rente c’est de l’argent. Je ne vois aucun inconvénient à vous faire un reçu espèces. Qu’en pensez-vous, Blinkine ? »

— Certainement.

— Dans ces conditions, dit Ranquillos, tout est régulier. Faites-moi mon reçu d’onze cent mille francs espèces, signez l’exemplaire du marché que je dois garder et nous serons quittes. Je m’embarque demain sur un de vos voiliers. Télégraphiez-leur d’être prêts.