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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/238

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LE MAL DES ARDENTS

— Oh ! vous abusez, dit assez doucement Monsieur Touffe. Exploitation usuraire…

— Eh ! oui. La preuve c’est que, seul, de l’argent volé pouvait vous payer. Enfin, vous voilà dans une situation extrêmement pénible ; si je vous en tire, en vous permettant de refaire cette combinaison avec Mulot ou un autre, je n’en suis pas moins ruiné puisque vos terrains encerclent les miens…

Monsieur Touffe l’interrompit.

— Honnêtement, dit-il, le Conseil a cru que ce qu’il donnait valait deux millions. Vous dites que non et que, seuls, des voleurs à qui l’argent ne coûte rien pouvaient payer ces deux millions. À combien, vous, estimez-vous cette valeur ?

— À cinq cent mille, pas un sou de plus. Et alors, je vois un moyen d’arranger les choses. Le contrat n’est valable qu’une fois approuvé par le Ministère de l’Intérieur, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Eh bien ! que ce contrat parte pour Paris accompagné d’une lettre confidentielle de Monsieur le Préfet qui demande au Ministre de désapprouver ce contrat en raison de l’indignité du contractant. Il sera d’autre part facile d’obtenir une renonciation pure et simple de Mulot et Blinkine qui ne seront pas sur un lit de roses tout à l’heure. Quant à moi, je vous laisse les trois cent mille francs de titres et je vous payerai les deux cent mille francs complé-