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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/241

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LE FINANCIER RABEVEL

— Ou pour ailleurs. Alors ?

— Eh bien ! nous pouvons toujours faire télégraphier opposition par le consul entre les mains de la justice du port d’arrivée.

— Il faut un jugement de la justice française, entériné par la chancellerie du pays en question. Quel est ce pays ?

— Le Venezuela.

— Le Venezuela ! Vous avez été bien floués. Le Venezuela a rompu toutes relations diplomatiques avec la France depuis l’affaire d’arbitrage au sujet de ses frontières. Rien à faire de ce côté. Vous savez bien, voyons.

Les deux associés pâlirent.

— Mais on peut les rattraper ces bateaux. Les équipages sont à nous. On peut leur câbler des ordres à l’arrivée. Il suffit d’avoir un jugement.

— Comment l’obtiendrez-vous ce jugement ? Avez-vous une preuve du vol ?

— Il faudra bien que Sernola produise le reçu que nous lui avons donné.

— Ah ! bon, je respire. Vous avez donné un reçu en bonne et dûe forme portant le numéro des titres ?

— Bon dieu de bon Dieu ! cria Mulot, nous sommes foutus ! Non ! Figurez-vous que, sans méfiance et pressés, nous avons été conduits par le hasard des circonstances à donner un reçu pour la somme espèces. Ah ! cré nom !

— Mais alors, dit Bernard, vous ne pouvez même pas prouver que toute l’histoire que vous venez de nous raconter