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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/243

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LE FINANCIER RABEVEL

— Ce n’est pas tout, fit remarquer Bernard. Il faut me rembourser tout de suite les cinq cents autres mille francs. Ceux-là vous les avez entre les mains de la Cie Bordes, n’est-ce pas ?

— Hélas ! non, ils ont été versés aux Chantiers de l’Atlantique comme somme à valoir.

— Quel gâchis, dit Bernard. Vous ne croyez pas qu’il eût été plus simple d’opérer régulièrement ? Enfin, il serait cruel d’insister. Qu’allons-nous vous dire à l’assemblée Bordes du 5 Mai prochain ?

— Dire que c’est mon fils ! » songeait Mulot. Il l’aurait tué.

— Conclusion, reprit Monsieur Touffe, rendez-vous ici dans deux jours. Si vous n’y êtes pas, couic ! » Il fit le geste de tourner une clé.

— Oui, répéta Bernard doucement, couic !

Les deux hommes sortirent presque hébétés ; ce qui leur arrivait était incompréhensible. En vain cherchèrent-ils la faille, l’anormal dans la série de faits qui venaient de se succéder si rapidement. Rien qui y parût préparé ni concerté ; il n’y avait de toute évidence là-dedans qu’une fripouille, le Señor Ranquillos, qui, sans doute, entré à la Banque Générale par hasard avait profité de l’occasion qui s’était fortuitement offerte à lui. Et que pouvait-on contre ce Ranquillos ou contre ses patrons ? Ils avaient un reçu en règle de la somme. Enfin, il fallait tâcher de voir Sernola. Ils prirent le train du soir et, dès leur arrivée