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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/247

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LE FINANCIER RABEVEL

santé et que Mulot avait été trouvé mort dans l’express de Bruxelles. « Il devait finir comme ça », dit Bernard tranquillement. « Maintenant il faut recoudre. Votre Société me doit de l’argent. Vous le savez. J’ai entre les mains la créance des Chantiers de l’Atlantique, soit deux millions. Vous n’avez plus ni voiliers ni vapeurs. Voici ce que je vous propose : je vous rapporte pour leur prix de quatre millions vos voiliers et vos vapeurs ; je puis en effet m’arranger avec les Chantiers de l’Atlantique et la Cie de Navigation. Si vous acceptez, voici la combinaison : j’évalue le matériel qui vous reste à six cent mille francs, le fonds à deux cent mille…

— Ça vaut plus, s’écria Bordes.

— Bon ! disons un million et n’en parlons plus. Nous refondons la société : les actions actuelles y représenteront un million ; l’apport de la Cie Vénézuelienne et le mien y représenteront quatre millions, cette compagnie ayant à vous payer ce qu’elle vous doit encore, soit neuf cent mille francs et moi-même faisant mon affaire du paiement des vapeurs. Le capital social sera donc de cinq millions en cinq mille actions si vous voulez : mille pour les actionnaires actuels, deux mille pour les Vénézueliens, deux mille pour mes commanditaires. Si la chose vous va, nous pouvons facilement décider tout cela tout à l’heure ; à nous trois : vous, Mazelier et moi, nous avons actuellement la majorité dans l’assemblée.

Bordes réfléchit, fit ses calculs : il n’y avait qu’à marcher.