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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/91

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LE FINANCIER RABEVEL

ne pas rester ici pour le moment. Quant à la suite de tes projets c’est affaire à vous deux, c’est surtout affaire entre toi et ta conscience. Tu as péché contre ton Dieu, contre ton amitié. Tu sèmes la désunion dans un ménage, tu y jettes les germes d’un enfant adultérin, tout ça n’est pas très beau.

— Ah ! je t’en prie, pas de morale. Et puis, je viens de te faire connaître mes intentions. Puisque je compte réparer, tout est pour le mieux.

— Bien entendu. Tu feras le malheur de François et plus tard celui d’Angèle car tu l’abandonneras quelque jour. Tu pèches contre toutes les lois divines et humaines pour satisfaire ton vice et ton caprice et il ne faut rien te dire.

— Tu parles comme un curé. Il me semble pourtant que tu n’as pas détesté les femmes il n’y a pas si longtemps.

— Oui, j’avoue que j’ai vécu bien mal moi aussi, j’en ai assez de remords, va, crois-le et je ferai tout pour réparer cela, je ne désire qu’une chose, vivre le plus saintement qu’il sera possible à ma pauvre nature.

— Eh bien ! mon vieux, mes compliments. Tu prieras Jéhovah pour moi.

— Tu n’es pas spirituel, Bernard, on ne rit pas de telles choses. Tu sais où je veux en venir.

Rabevel eut une idée soudaine.

— Toi, tu as vu le Père Régard et il t’a converti !