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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome I (1923, NRF).djvu/179

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LA JEUNESSE DE RABEVEL

— Vous ferez clouer la fenêtre de Monsieur par l’extérieur, dit-il, et vous mettrez un homme de garde à sa porte. Revenez aussitôt après.

Et quand il revint :

— Je m’absente pour quelques jours. Considérez-vous comme mon remplaçant ; je vais faire une note de service dans ce sens. Choisissez six de vos meilleurs ouvriers, donnez-leur un brassard et une casquette, une canne et un révolver ; faites-les assermenter à Issoire ; ce seront nos gardes. Sous aucun prétexte ne laissez entrer huissier ni paysans. Mettez des écriteaux. Procès-verbal dressé à tout croquant dont les bêtes ou les bergers pénétreront chez nous. Si on viole la clôture appelez les gendarmes et faites constater l’effraction et le viol de domicile. Ouvrez la correspondance et préparez les réponses. Suivez de très près le mouvement que va subir le prix de revient avec notre nouveau plan d’exploitation.

Il partit aussitôt pour Clermont-Ferrand ; il se rendit à la Place et à la Préfecture, mena une enquête discrète, finit par apprendre ce qu’il voulait, partit pour Lyon, arriva à la Poudrerie de Sorgues, demanda à parler au Directeur d’urgence et fut reçu.

 Monsieur le Directeur, lui dit-il, j’ai appris qu’à la suite du nouveau programme de fabrication qui a suivi le dernier incident de frontière, les Poudreries construisaient de nouveaux ateliers, tous revêtus d’asphalte ou de bitume. Je puis vous offrir de ces matières à des prix très intéressants.