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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome I (1923, NRF).djvu/190

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LE MAL DES ARDENTS

paix et vous gagnez tout : et nous sommes amis, et vous venez me voir ici en copains, regarder votre exploitation, faire le tour du propriétaire. Allons, voyons, il n’y a pas à hésiter. Les nouvelles conventions sont toutes prêtes. Madame Loumegous, versez le champagne, on va signer.

Parmi le brouhaha des hésitants, Mr. Georges apporta les papiers timbrés tout prêts. Bernard circulait de groupe en groupe.

— Eh ! Monsieur le curé, dit-il, il faudra venir bénir nos installations le plus tôt possible. Je compte absolument sur vous. Non pas cette semaine, la prochaine ; il faut laisser le temps à ces dames d’achever la chasuble que… Mais chut ! j’en ai trop dit.

Et au vétérinaire :

— Ce n’est pas une signature que je vais vous demander, mon cher Docteur, mais deux ; car je tiens à m’assurer vos services ; je désire que vous organisiez ici une écurie modèle et une visite régulière pour notre cavalerie.

Avec un paysan, il jetait les bases d’un marché d’avoine : avec un autre d’un marché de foin ; avec un troisième d’un marché de paille ; il convint avec un charron de l’entretien du matériel roulant. Naturellement il choisissait ses têtes. En fin de compte, le champagne bu, toutes les conventions étaient renouvelées pour cinquante ans. D’ici là, songea-t-il, le roi, l’âne ou moi…

Sur la porte, il fit ses adieux à ses hôtes, émus, un peu ivres ; il connaissait déjà leurs petites histoires, le nom de