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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome I (1923, NRF).djvu/206

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LE MAL DES ARDENTS

les cas possibles. Il examina alors dans chaque cas la combinaison qui lui garantissait le minimum de risques et le maximum de bénéfices ; il compara, fit une cote moyenne et rédigea définitivement ses prétentions ; puis il chercha sur quels chiffres il fallait établir un exemple de bilan pour faire apparaître son bénéfice comme le plus modeste possible ; il joignit cet exemple à son exposé ; enfin il compléta le mémoire par une étude des nouvelles conditions que la prochaine mise en chantier des terrains communaux ferait à l’exploitation ; et il envoya le tout sous un pli recommandé à Mr. Orsat en lui faisant savoir qu’il viendrait la semaine suivante prendre sa réponse. Il lui annonçait aussi que, s’ils constituaient ensemble la nouvelle société, il se chargeait de faire réunir le Conseil Général en session extraordinaire et se faisait fort d’aboutir au résultat.

La réponse ne se fit pas attendre. Trois jours après, Monsieur Orsat lui mandait qu’il avait vu ses collègues et qu’en principe l’accord était fait ; il l’attendait pour régler les détails. Bernard retourna aussitôt à la villa Galanda. Il arriva d’assez bonne heure.

— Nous pouvons peut-être en finir avant de déjeuner ? dit-il.

— Essayons, répondit Mr. Ossat.

Ils revirent ensemble tout le projet et Mr. Orsat fit à Bernard de fort utiles suggestions dont le jeune homme se promit de profiter à l’avenir. Puis il lui dit en riant :

— Vous vous êtes taillé la part du lion !