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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome I (1923, NRF).djvu/218

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LE MAL DES ARDENTS

Discrétion d’honneur est joli, conclut-il avec un sourire. Il sauta dans une voiture et donna l’adresse qu’il venait de lire. Le cheval partit au trot et, un quart d’heure après, il s’arrêtait devant la plus sordide des maisons de l’infecte ruelle qui porte le nom de Saint-Joseph. Il gravit avec dégoût plusieurs étages, ouvrit une porte et se trouva devant un personnage qu’il ne perdit pas son temps à considérer.

— Voici, lui dit-il, ce qui m’amène ; si je comprends bien votre annonce vous vous chargez de recevoir et d’expédier la correspondance de vos clients. Oui ? Bien. Pouvez-vous faire envoyer de Bordeaux un télégramme à l’adresse que je vais vous indiquer ?

— Certainement, répondit le mouchard. Il me suffit de télégraphier à mon correspondant le texte du télégramme en question en le faisant précéder de son adresse et de quelques mots conventionnels.

— Quel temps cela demandera-t-il ?

— Il est onze heures, mon télégramme sera remis à mon correspondant à une heure et réexpédié aussitôt par lui à son adresse définitive, c’est-à-dire à… ?

— À Paris.

— Eh bien ! le télégramme sera à Paris à trois heures au plus tard cet après-midi.

… Ça peut allier, dit Bernard. Quel est votre prix ?

— Dix francs, Monsieur ; plus, bien entendu, les frais de poste.

— C’est juste. Voulez-vous me donner de quoi écrire ?