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Page:Lucile de Chateaubriand, ses contes, ses poèmes, ses lettres.djvu/31

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était pleine d’espérance. M. de Malesherbes, nourri d’Encyclopédie, voyait avec joie le fanatisme expirer et saluait le règne nouveau de la tolérance, de l’humanité, de la fraternité universelle.

VII

C’est en Normandie, dans un manoir rustique de Mme de Farcy, que Lucile apprit les premiers troubles. Elle retourna à Paris, par curiosité sans doute, dans l’été de 1789, avec René, son frère, et sa sœur Julie. De quoi parlèrent-ils en route ? De ce dont tout le monde parlait : du pillage de la maison Réveillon, de l’ouverture des États Généraux, du Serment du Jeu de Paume et de Mirabeau. Aux abords de la capitale, l’agitation se sentait dans les villages. Les paysans arrêtaient les voitures, demandaient les passeports et interrogeaient les voyageurs. Nos Bretons virent, en traversant Versailles, les troupes casernées dans l’Orangerie, les trains d’artillerie parqués dans les cours, la salle de