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Page:Lucile de Chateaubriand, ses contes, ses poèmes, ses lettres.djvu/54

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vous preniez des mesures pour que nous nous voyions promptement ; il faut que vous vous déterminiez bientôt, et que vous soyez entièrement à moi avant cet hiver. Je ne vois de bonheur que dans notre union, et je sens que vous êtes la seule femme dont les sentiments soient en harmonie avec les miens, et sur laquelle je puisse me reposer dans la vie… Je suis triste et j’ai le cœur flétri. Cette existence isolée me pèse cruellement ; j’ai besoin de quelques mots de vous pour me redonner le goût de la vie. Il me semble qu’il y a plusieurs mois que je ne vous ai quittée, et je ne puis me faire à l’idée de ne point recevoir de vos lettres. Écrivez-moi donc, et dites-moi que vous m’aimez encore un peu… »

Sous quelles mornes influences lut-elle cette page brûlante ? Elle n’y répondit pas et partit pour Rennes, impatiente, fuyant tous et soi-même, se cachant avec cet instinct sauvage des animaux blessés.

Lui, pendant ces longs mois de silence, se