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Page:Luneau - La forme abdominale de la typhose dans Vaucluse.djvu/35

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on alors en droit d’avancer, comme l’a fait M. Henri Luneau, que la typhose aurait pour point de départ une inflammation de l’estomac et des intestins due à la présence trop longtemps prolongée des matières alimentaires dans l’appareil digestif ? Cette inflammation, par suite des troubles apportés dans la nutrition du sujet, serait-elle la cause de l’altération du liquide nutritif par excellence, le sang, le milieu intérieur ? Nous ne le pensons pas ; cependant nous sommes forcés d’admettre qu’il y a quelque chose de fondé dans cette assertion.

Tout ce que l’on peut avancer de précis sur la nature de cette maladie, c’est que l’état du sang dès le début de la forme la plus grave est primitivement altéré. À quoi est due cette altération ? C’est ce qu’il faut trouver.

M. Lafosse pense qu’on peut l’attribuer à un agent morbide. « Mais cet agent est-il un miasme ou tout autre ferment ? ou bien est-ce un être animé ? Il nous est impossible de nous prononcer sur ce point. Toutefois, à supposer que ce soit un être animé, comme nous inclinons à le croire, il ne parcourt pas toutes les phases de son existence chez les solipèdes, puisque la contagion de la maladie qu’il engendre n’est pas démontrée[1]. »

M. Henri Luneau croit que cette altération provient de l’action délétère de la bile sur le sang. La bile agit d’une manière spéciale sur les globules rouges du sang. Mise en contact avec ceux-ci, elle les gonfle d’abord, puis les décolore et tout à coup les fait disparaître.

D’après les expériences de MM. Feltz et Ritter il résulterait que « les sels biliaires qui ont une action des plus

  1. Traité de pathologie, tome iii, 2e partie, p. 793.