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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/109

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En un instant, le bateau fut vidé, et le roi dit alors:

— Ma bénédiction sur toi, Charles, filleul du roi de France. Tu nous a sauvés ; car la famine désolait mon royaume, et nous allions tous mourir de faim. Si jamais tu as besoin de moi et de mes sujets, tu n'auras qu'à appeler le roi des fourmis, et j'arriverai aussitôt.

Charles continua sa route, et, pour abréger, il arriva dans l'île où demeurait le roi des lions, puis dans celle où demeurait le roi des éperviers; il fit exactement comme lui avait recommandé le vieillard, et tous lui promirent aide et protection, au besoin. Avant de s'éloigner de l'île des éperviers, il demanda à leur roi :

— Suis-je encore loin du palais de la Princesse de Tronkolaine ?

— Vous avez encore un bon bout de chemin à faire, lui répondit-on ; mais, vous y arriverez sans mal. Quand vous arriverez, vous verrez la princesse auprès d'une fontaine, occupée à peigner ses cheveux blonds, avec un peigne d'or et un démêloir d'ivoire. Prenez bien garde d'être aperçu d'elle, avant que vous l'ayez vue, car elle vous enchanterait. Elle sera sous un oranger, qui est au-dessus de la fontaine. Allez doucement, doucement, grimpez sur l'arbre, cueillez une orange et jetez-la vite dans la fontaine. Alors la Prin-