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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/116

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s’embarquèrent dessus, et arrivèrent sans encombre en France. Sur la route, ils visitèrent le vieillard, qui dit à Charles :

— Eh bien, mon fils, avez-vous réussi ?

— Oui, grand-père, et la bénédiction de Dieu soit avec vous !

— C’est bien. Allez, à présent, trouver votre parrain ; vos épreuves et vos peines sont terminées et vous n’aurez plus besoin de moi.

Quand Charles arriva au palais du roi, accompagné de la Princesse de Tronkolaine, tout le monde fut étonné de voir comme elle était belle. Le vieux roi en perdit la tête, et voulut se marier avec elle, tout de suite, quoique la reine sa femme ne fût pas encore morte.

— Non, lui dit la Princesse, je ne suis pas venue ici pour vous épouser, pas plus que le diable qui est ici avec vous.

— Un diable ici ! où donc est-il ? s’écria le roi.

— Celui que vous prenez pour votre filleul est un diable, et voici votre véritable filleul, dit-elle en montrant Charles ; celui-ci a eu tout le mal, et c’est à lui qu’est due la récompense, et il sera mon époux.

— Mais comment renvoyer le diable ? demanda le roi.

— Cherchez d’abord une jeune femme nouvellement mariée, et portant son premier enfant.