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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/130

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VII


TRÉGONT-À-BARIS[1]
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Eur wech a oa, eur wech a vô,
Comansamant ann holl gaozo :
N’eûs na mar na martézé
Hen eûs tri droad ann trébé.

Il y avait une fois, il y aura un jour,
C’est le commencement de tous les contes.
Il n’y a ni si ni peut-être,
Le trépied a bien trois pieds.


AU temps que le Seigneur Dieu voyageait dans la Basse-Bretagne, accompagné de saint Pierre et de saint Jean, un jour qu’ils cheminaient tous les trois, tout en causant, il leur sembla entendre les vagissements d’un petit enfant, dans une douve, au bord de la route. Ils descendirent dans la douve et y trouvèrent, en effet, parmi les fougères, un petit enfant aban-

  1. Ce nom signifie littéralement Trente-de-Paris, et l’on verra plus loin le héros, jouant sur le mot, faire allusion à cette signification.