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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/141

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Ils arrivèrent au bord de la mer. En marchant sur la grève, ils virent un petit poisson, hors de l’eau, la bouche ouverte et près de mourir.

— Prends vite ce poisson et remets-le dans l’eau, dit la cavale blanche.

Trégont-à-Baris s’empressa d’obéir, et le petit poisson, sortant sa tête de l’eau, dit :

— Ma bénédiction soit avec toi, Trégont-à-Baris ! Je suis le Roi des poissons, et si jamais tu as besoin de moi ou des miens, appelle, et j’arriverai aussitôt.

Il entra alors dans une embarcation, qu’il vit là auprès, il traversa le bras de mer et se trouva devant le château de la Princesse, qui était tout en or. Il frappa à la porte, et la Princesse elle-même vint ouvrir.

— Bonjour à toi, Trégont-à-Baris ! lui dit-elle, en le faisant entrer. Tu viens ici me chercher pour aller avec toi à la cour du Roi de France.

. — C’est ma foi vrai, Princesse.

— J’irai avec toi ; mais, tu vas passer la nuit ici, et demain matin, nous partirons.

Il passa la nuit dans le château, et le lendemain matin, ils partirent. La Princesse emporta la clé de son château ; mais, en passant la mer, elle la jeta au fond de l’abîme. Ils retrouvèrent la cavale blanche sur le rivage, ils montèrent tous les deux dessus, et prirent la route de Paris.