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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/158

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eh bien, puisque vous allez chez le Diable, demandez-lui ce qui en est cause et ce qu’il faut faire pour avoir de l’eau, comme devant, car il doit le savoir.

— Je n’y manquerai pas, sire, répondit-il, et je vous rapporterai sa réponse, quand je repasserai par ici.

Et il partit, emmenant encore son cheval et son chien. Il arriva, vers le soir, exténué de fatigue et de faim, dans un grand bois traversé par une rivière. Il remarqua au bord de l’eau une pauvre hutte faite de terre et branchages. Il se hâta de s’y rendre. Une petite vieille, au chef branlant et aux dents longues et noires, s’offrit seule à sa vue.

— Bonjour, grand’mère, lui dit-il du seuil de la hutte.

— Bonjour, mon fils, répondit la vieille, étonnée ; que voulez-vous ?

— Quelque chose à manger, pour l’amour de Dieu, car je meurs de faim.

— Hélas ! vous vous adressez mal, mon enfant ; je n’ai là qu’un morceau de pain d’orge, tout moisi, et votre chien même n’en voudrait pas.

— Pouvez-vous, du moins, me procurer de la nourriture pour de l’argent ?

— Oui, avec de l’argent j’en trouverai.