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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/168

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c’eût été du vin. L’eau était revenue en même temps dans toutes les fontaines et tous les puits de la ville, et l’allégresse était générale.

Le roi dit à Fleur-d’Épine, en présence de toute la cour :

— Je vous ai promis la main d’une de mes filles, à votre choix, et je veux tenir ma parole. Les voilà, toutes les trois ; choisissez.

— Je vous suis bien reconnaissant, sire, de tant de bonté, mais, malheureusement, je n’y puis répondre comme je le voudrais, pour le moment : il faut que je termine d’abord mon voyage, puis nous verrons.

— C’est juste, répondit le roi.

Les princesses avaient toutes les trois les yeux sur lui, et firent une singulière moue à une réponse si inattendue.

Fleur-d’Épine repartit donc, le lendemain matin, avec son cheval et son chien, et se dirigea vers la Russie. Là encore, il se présenta au palais de l’empereur, sous le déguisement d’un valet de ferme, et il fut pris, comme à Londres, pour soigner les chevaux.

Ayant entendu, un jour, des cris et des imprécations qui partaient d’une chambre du palais, il demanda ce que cela signifiait. On lui répondit que c’était la plus jeune des princesses qui, depuis le jour de sa première communion, était possédée