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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/177

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— Voici l’épée qu’il me faut !

— Comment ! lui dit le marquis, vois donc dans quel état elle est ! Cela n’est bon à rien.

— Achetez-la-moi comme elle est, je vous prie, et vous verrez plus tard qu’elle est bonne à quelque chose.

Le marquis paya la vieille épée rouillée, qui ne lui coûta pas cher, et N’oun-Doaré l’emporta, tout heureux de son acquisition ; puis, ils retournèrent à Coat-Squiriou.

Le lendemain, N’oun-Doaré, en examinant son épée, découvrit sous la rouille des caractères à demi effacés, mais qu’il parvint pourtant à déchiffrer. Ces caractères disaient : « Je suis l’Invincible ! »

A merveille ! se dit N’oun-Doaré.

Quelque temps après, le marquis lui dit :

— Il faut que je t’achète aussi un cheval.

Et ils se rendirent tous les deux à Morlaix, un jour de foire.

Les voilà eu champ de foire. Il y avait là, certes, de beaux chevaux, de Léon, de Tréguier et de Comouaille. Et pourtant, N’oun-Doaré n’en trouvait aucun à lui convenir, si bien que le soir, après le coucher du soleil, ils quittèrent le champ de foire, sans avoir rien acheté.

Comme ils descendaient la côte de Saint-Nicolas, pour rentrer en ville, ils rencontrèrent un