Aller au contenu

Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Alors, il ne me reste qu’à tenter l’aventure, et, mort pour mort, autant vaut mourir ailleurs qu’ici.

Et il revint vers son cheval.

— Qu’y a-t-il encore de nouveau, mon maître, lui demanda celui-ci, que je vous vois si triste ?

— Rien de bon, répondit-il. Le roi m’ordonne, sous peine de la mort, de lui amener à sa cour la belle princesse qui est retenue captive par un serpent, dans son château, suspendu par quatre chaînes d’or entre le ciel et la terre. Jamais je n’avais, jusqu’ici, entendu parler de cette princesse, et je ne sais pas où aller la chercher.

— Moi, je sais où sont la princesse et le château, reprit le cheval, mais, il y a loin d’ici là, et il n’est pas facile d’y aller. N’importe, il faut tenter l’aventure, et, si vous faites exactement ce que je vous dirai, nous pourrons encore nous en tirer sans trop de mal. Retournez vers le roi et dites-lui de me faire attacher à chaque pied un fer d’argent de cinq cents livres, avec dix clous de même métal dans chacun d’eux. Puis, vous lui demanderez encore de vous fournir une bonne épée d’acier trempée dans du venin d’aspic, et qui coupera l’or aussi facilement que du bois.


Vous me briderez, sellerez,
Et les clous examinerez.