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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/21

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forme et les abréviations inévitables, quand on écrit un récit ou un discours parlé. J’ai conservé tous mes cahiers, qui font foi de la fidélité que je me suis efforcé d’apporter dans la reproduction de ce que j’entendais, sans rien retrancher, et surtout rien ajouter aux versions de mes conteurs.

J’ai donné plusieurs versions du même type ou cycle, — et j’aurais pu en donner davantage, — parce que, malgré le fonds commun de la fable, les épisodes et les ressorts merveilleux sont si variés, que chaque version constitue, en quelque sorte, un conte diffèrent.

Les conteurs bretons sont d’ordinaire assez prolixes et aiment souvent à se donner carrière — rei tro, comme ils disent —, croyant augmenter l’intérêt de leurs récits en y introduisant des épisodes et des agents empruntés à d’autres contes. Je les ai presque toujours suivis, dans ces détours, préférant ici la fidélité à l’agrément d’une composition littéraire et bien déduite. La critique fera, plus tard, le triage, et saura restituer à chaque fable les éléments qui lui appartiennent. Quelquefois, pourtant, j’ai signalé les interpolations, par une note brève, au bas de la page.

On remarquera peut-être que le nombre de mes conteurs n’est pas très considérable, et que je n’ai exploré, d’une façon complète, qu’une région,