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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/210

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une cruche pleine d’eau, qu’elle avait été puiser à la fontaine.

— Seriez-vous capables, les gars, demanda Cado à ses frères, de briser, d’un coup de flèche, la cruche de cette petite vieille, sans toucher à celle-ci ?

— Nous ne voulons pas l’essayer, répondirent Méliau et Yvon, de peur de faire du mal à la bonne femme.

— Eh bien, moi, je le ferai ; vous allez voir. Et il banda son arc et visa. La flèche partit et brisa la cruche. L’eau mouilla la petite vieille, qui dit à l'adroit tireur :

— Tu as failli, Cado, et je te revaudrai cela ! A partir de ce moment même, tu trembleras de tous tes membres, comme les feuilles d'un tremble par le vent du nord, et cela, jusqu'à ce que tu aies trouvé la princesse Blondine.

Et, en effet, Cado fut à l'instant, pris d'un tremblement général.

Les trois frères revinrent à la maison et racontèrent à leur père ce qui leur était arrivé.

— Hélas ! mon pauvre fils, tu as failli, dit le vieux seigneur à son fils aîné. Il te faudra, à présent, voyager jusqu’à ce que tu aies trouvé la princesse Blondine, comme te l’a dit la fée car c'était une fée que cette petite vieille. Il n'y a qu’elle au monde qui puisse te guérir. Je ne sais