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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/213

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— Oui, mon oncle ; voyez dans quel état je suis ! Et mon père m’a dit que la princesse Blondine seule peut me guérir. Mais, ni mon père, ni mon autre oncle l’ermite n’ont pu me dire où je pourrai la trouver.

— Ni moi non plus, mon pauvre enfant, je ne puis te le dire. Mais, Dieu m’a établi maître sur tous les oiseaux : je vais souffler dans un sifflet d’argent que j’ai ici, et aussitôt tu les verras arriver, de tous les côtés, grands et petits, et peut-être quelqu’un d’entre eux pourra-t-il nous donner des nouvelles de la princesse Blondine.

Le vieillard siffla dans son sifflet d’argent, et aussitôt des nuages d’oiseaux de toute dimension et de toute couleur s’abattirent sur la forêt, en poussant toutes sortes de cris. L’air en était obscurci. L’ermite les appela tous, par leurs noms, l’un après l’autre, et leur demanda s’ils n’avaient pas vu, dans leurs voyages, la princesse Blondine. Aucun d’eux ne l’avait jamais vue, ni n’en avait même entendu parler.

Tous les oiseaux avaient répondu à l’appel, excepté l’aigle.

— Où donc est resté l’aigle ? dit l’ermite. Et il souffla plus fort dans son sifflet. L’aigle arriva aussi, de mauvaise humeur, et dit :

— Pourquoi me faites-vous venir ici, pour