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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/227

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noces de mon fils aîné, qui se marie dans huit jours à la princesse Brunette.

— J’accepte avec le plus grand plaisir, répondit la princesse, et j’arriverai au jour fixé.

— Je vous enverrai mon carrosse pour vous prendre, reprit le père.

— Ne vous donnez pas cette peine, seigneur, car j’ai aussi mon carrosse, comme vous le verrez.

Le vieux seigneur était émerveillé, ébloui par la beauté de la princesse, et il ne pouvait détacher d’elle ses regards. Yvon l’admirait aussi, et ne disait mot. Ils s’en retournèrent à la maison, silencieux, et rêvant d’elle, tous les deux.

Enfin, le jour de la cérémonie était venu. Tous les invités étaient déjà arrivés, dans leurs plus beaux habits de gala, excepté la châtelaine du bois. Cado s’impatientait, et ne voulait pas attendre davantage ; mais, son père dit qu’on ne partirait, pour se rendre à l’église, que lorsque la princesse inconnue serait arrivée. Enfin, elle arriva aussi, dans un carrosse tout doré, si brillant qu’on ne pouvait le regarder, et attelé de quatre chevaux auprès desquels tous les autres qui se trouvaient là n’étaient que de vraies rosses. Elle était toute couverte d’or, de soie et de diamants, et ses cheveux blonds, luisants eux-mêmes comme l’or, descendaient jusqu’à terre, derrière elle. Toutes les femmes qui étaient là, se voyant éclipsées par