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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/253

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— Dites-moi ce qu’il me faudra faire, pour vous délivrer, et, si je le puis, je le ferai.

— Vous n’aurez rien autre chose à faire que coucher trois nuits de suite dans une chambre du château, et ne pas prononcer un seul mot, ni même pousser une plainte, quoi que vous puissiez voir ou entendre, et quoi que l’on puisse vous faire.

— Je veux toujours essayer.

Quand l’heure de souper fut venue, on servit à manger et à boire à Fanch, dans une belle salle ; mais, ce qui l’étonnait le plus, c’est qu’il ne voyait que deux mains, qui posaient les plats sur la table, et pas de corps ! Quand il eut mangé et bu son content, une main prit encore un chandelier avec une lumière, et lui fit signe de la suivre. Il suivit la main et la lumière, et on le conduisit dans une chambre où il y avait un lit. La main déposa la lumière sur une table, et puis disparut, et pas un mot.

Fanch n’était pas peureux ; pourtant, tout cela lui paraissait bien singulier.

Il se coucha, et s’endormit sans tarder. Vers minuit, il entendit un grand bruit, dans sa chambre, qui le réveilla.

— Jouons aux boules, disaient des voix.

— Non, jouons à un autre jeu, disaient d’autres voix.