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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/263

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— Si ! si ! je la reverrai encore, car je ne cesserai de la chercher partout, et de marcher, nuit et jour, jusqu’à ce que je l’aie retrouvée !

Et il se mit sur-le-champ en route, n’emportant, pour toute provision, qu’une miche de pain.

Vers le soir, il s’assit sur le gazon, au bord de la route, pour se reposer et manger un morceau. Une petite vieille vint à passer, en ce moment, qui lui dit :

— Bon appétit, mon fils.

— Merci, grand’mère. Si vous voulez faire comme moi, je partagerai avec vous volontiers.

— Mille bénédictions, mon fils ! Voici dix-huit cents ans que je suis par ici, et jamais personne ne m’avait encore offert du pain.

Et elle s’empressa d’accepter sa part du frugal repas de Fanch, puis elle lui dit :

— Pour vous remercier, mon fils, voici une serviette que je vous donne et qui pourra vous être utile. Quand vous éprouverez le besoin de manger ou de boire, étendez-la par terre, ou sur une table, suivant le lieu où vous vous trouverez, et aussitôt tout ce que vous souhaiterez vous sera servi dessus. Voici encore une baguette blanche, pour voyager, et, à chaque coup que vous en frapperez sur la terre, vous ferez cent lieues.