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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/292

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sanglier que ses gens ne purent le suivre et il s’égara. Le voilà bien embarrassé. La nuit vint et il monta sur un arbre pour attendre le jour, car la forêt abondait en bêtes fauves de toute sorte. Il aperçut une petite lumière, qui ne paraissait pas bien éloignée. Il descendit de l'arbre et se dirigea vers la lumière. Il arriva à la hutte d’un pauvre bûcheron et demanda un abri pour la nuit et quelque chose à manger.

— Nous sommes de pauvres gens, lui dit le bûcheron, et notre hospitalité paraîtra sans doute bien médiocre à un seigneur comme vous ; quoi qu’il en soit, c’est de bon cœur que nous partagerons avec vous le peu que nous avons.

Puis, s’adressant à sa femme :

— Il faut nous apprêter, Plésou[1], le lièvre que je vous ai apporté hier.

— Un lièvre ? dit le roi ; et si les gardes le savaient et le disaient au roi ?

— Et comment le sauraient-ils ? Ce ne sera pas par vous, probablement ? Et puis, le bûcheron est maître dans sa hutte, je pense, comme le roi l’est dans son palais.

— Assurément, mon brave homme, répondit le roi.

  1. Nom de femme autrefois très commun en Basse-Bretagne et aujourd’hui disparu.