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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/306

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sine du château, dont il trouva la porte ouverte, et vit une vieille femme, aux dents longues comme le bras, qui préparait de la bouillie d’avoine, dans un énorme bassin. C’était la mère du Soleil.

— Bonjour, grand’mère, lui dit-il.

La vieille tourna la tête et resta tout ébahie, à la vue du jeune homme.

— N’est-ce pas ici que demeure le Soleil ? lui demanda Efflam.

— Si vraiment, répondit-elle.

— Je voudrais bien lui parler, si c’est possible, grand’mère.

— Qu’as-tu donc à lui dire ?

Efflam lui fit connaître l’objet de son voyage et ses infortunes, si bien que la vieille s’intéressa à lui et lui dit :

— Mais, mon pauvre enfant, je te plains d'être venu jusqu’ici. Quand mon fils rentrera, tout à l’heure, il aura grand’faim, comme toujours, et, dès qu’il te verra, il se jettera sur toi et t’avalera d’une bouchée. Tu ferais donc bien de t’en aller, au plus vite.

— Jésus mon Dieu ! s’écria Efflam, effrayé. Puis, après avoir réfléchi :

— Après tout, grand’mère, être mangé par votre fils ou mis à mort par le roi de France, il m’importe peu ; je veux donc rester, et si