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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/308

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avait déposé au coin du foyer ; puis, elle fit sortir Efflam de sa cachette, et le présenta à son fils.

— Le voilà, ton cousin, et si tu lui fais le moindre mal, gare au bâton, te dis-je !

Le Soleil courba la tête et dit :

— Si c’est un cousin, mère, je ne lui ferai pas de mal.

Et il se radoucit, soupa gloutonnement ; après quoi, il demanda à Efflam quel était l’objet de sa visite, et s’il pouvait lui être utile en quelque chose. Efflam répondit :

— Le roi de France, cousin, m’envoie vous demander pourquoi vous revêtez, chaque jour, trois couleurs différentes, rose, le matin, blanc, à midi, et rouge, le soir, quand vous vous couchez ? Et il me faut lui rapporter votre réponse, sinon il me fera mourir.

— Je veux bien te dire cela, puisque tu es mon cousin, et pour que le roi de France ne te fasse pas mourir. Tu diras donc au roi de France que je suis rose, le matin, par l’effet de l’éclat de la princesse Enchantée (l’Aurore), qui, tous les matins, se tient à la fenêtre de son palais, pour me voir passer, à mesure que je monte sur l’horizon. A midi, je me dépouille de ces teintes rosées et je deviens blanc et d’une ardeur dévorante ; mais, le soir, j’arrive au terme de ma course journalière, affaibli, rouge de fatigue et