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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/380

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sur les marches de la croix du carrefour, et, au même moment, la pluie, le vent, le tonnerre, se déchaînèrent et firent rage. C’était effrayant ! Bientôt arriva un cheval blanc, au triple galop, et en hennissant. Il s’arrêta devant la croix : la jeune femme frappa un petit coup avec la main sur son front, et dit : — Seras-tu époux ? Et le cheval partit. Un taureau arriva après lui, avec un vacarme terrible. Il s’arrêta aussi devant la croix, et la jeune femme lui frappa sur le front, en disant : — Seras-tu frère ? et il partit aussitôt.

La pluie, le vent, le tonnerre, les éclairs allaient toujours croissant. La vache noire arriva alors, en beuglant et en faisant un vacarme d’enfer ; la terre en tremblait. — Seras-tu mère ? dit la jeune femme, en lui frappant un petit coup sur le front ; et elle partit aussi, comme le cheval blanc et le taureau.

Alors, la pluie, le veut et le tonnerre cessèrent et le ciel devint clair et serein. Un carrosse doré descendit du ciel, auprès de la jeune femme. Son mari en sortit, lui donna des vêtements pour s’habiller, et ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre, en pleurant de joie.

— Tu nous a délivrés, moi, mon frère et ma mère, s’écria l’homme à la marmite, car le cheval blanc, c’était moi ; le taureau, c’était mon frère, et la vache noire, ma mère ! Tous les trois