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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/384

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son château, — car il avait un beau château. Quand l’heure fut venue de se coucher, il la conduisit à sa chambre, et là, il quitta sa peau de crapaud et se montra sous l’apparence d’un jeune et beau prince ! Pendant que le soleil était sur l’horizon, il était crapaud, et la nuit, il était prince.

Les deux sœurs de la jeune mariée venaient, quelquefois lui faire visite, et elles étaient bien étonnées de la trouver si gaie ; elle chantait et riait continuellement.

— Il y a quelque chose là-dessous, se disaient-elles ; il faut la surveiller, pour voir.

Une nuit, elles vinrent, tout doucement, regarder par le trou de la serrure, et elles furent bien étonnées de voir un prince jeune et beau, au lieu d’un crapaud !

— Tiens ! tiens ! le beau prince !... Si j'avais su !... disaient-elles alors.

Elles entendirent le prince dire ces paroles à sa femme :

— Demain, je dois aller en voyage, et je laisserai à la maison ma peau de crapaud. Veillez bien qu’il ne lui arrive pas de mal, car j’ai encore un an et un jour à rester sous cette forme.

— C’est bien ! se dirent les deux sœurs, qui écoutaient à la porte.

Le lendemain matin, le prince partit, comme il