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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/401

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percher, pour passer la nuit. Il leva la tête, et vit (car il faisait clair de lune) quelqu’un assis dans un fauteuil posé en équilibre sur les branches de l’arbre. Cela l’étonna fort. Un instant après, le même bruit se renouvela, et un second personnage arriva, et s’assit dans un second fauteuil. Puis, un troisième. Le premier prit alors la parole, et dit :

— Eh bien ! mes enfants, la journée a-t-elle été bonne ? Savez-vous quelque chose de nouveau ?

— Mauvaise journée ! répondirent les deux autres, et nous ne savons rien de nouveau.

— Eh bien ! j’en sais, moi, du nouveau. Le fils du roi de France est dans le bois.

— Ah ! vraiment ? La bonne aubaine, si nous pouvions mettre la main dessus !

— Il va demander en mariage la fille du roi Dalmar. Mais, il n’est pas encore au bout de ses peines ; il n’est pas aussi facile qu’il se l’imagine, sans doute, d’aller à la cour du roi Dalmar. En sortant de la forêt, il rencontrera un fleuve, qui a soixante lieues de largeur. Comment pourrait-il le passer ? Car il ne trouvera ni passeur, ni bateau. Il y a cependant un moyen, et s’il avait été ici, j’aurais pu le lui enseigner.

Le valet du prince prêtait ses deux oreilles, je vous prie de le croire.